Odeyssa DENIS, , Publié le 26 janvier 2021
L’ANDES a réalisé un sondage flash sur une période de 3 semaines jusqu’au 22 décembre 2020, soit avant les nouvelles décisions sanitaires du Gouvernement le 15 janvier dernier.
Il s’inscrit dans la lignée des dernières élections municipales 2020 et du contexte de crise sanitaire afin de donner un premier aperçu des tendances générales et de la vision des décideurs locaux.
Avec 80% de la propriété des installations sportives et 80% du financement public du sport, dont les subventions aux associations et la mise à disposition gracieuse des installations, les Collectivités locales sont le premier financeur public du sport en France.
Leur engagement pour le développement des pratiques sportives est donc primordial pour le mandat à venir 2020-2026.
Ce sondage a obtenu 345 réponses dont 94% des collectivités locales en métropole et 6% en Outre-mer, et 20% disposaient d’un club professionnel.
Les axes principaux de l’étude portent sur :
Au-delà des résultats chiffrés du sondage et face au nombre important d’observations générales, il est proposé une synthèse de 31 axes d’analyse de ces retours d’expériences de terrain, de la part des décideurs locaux qui côtoient quotidiennement les associations, les clubs professionnels et les acteurs économiques.
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Ce sondage fait ressortir que la très large majorité des collectivités locales ont fait en sorte de maintenir un lien très étroit et régulier avec les associations (98,3%) durant la crise sanitaire, ainsi que leur soutien financier pour cette saison 2020-2021 à un niveau identique voire supérieur (89%) malgré l’annulation des évènements sportifs et compétitions, avec également des dispositifs exceptionnels de soutien (78,6%).
Si certaines collectivités locales ont attribué aux associations des avances de subvention afin de faciliter leur gestion financière, d’autres privilégient des outils complémentaires pour les accompagner dans cette situation de crise sanitaire (bon d’achats dans les commerces de proximité, appui pour la recherche d’autres sources de financements extra-municipales).
Le sondage confirme bien la perte des adhérents au sein des associations qui va de -10% à 70% ainsi que des partenaires économiques.
Certaines associations arrivent à faire face à la situation grâce à une situation financière saine et robuste.
La situation des associations employeuses est une priorité pour les élus locaux avec une crainte avérée sur leur capacité de maintenir l’emploi dans les structures.
Il est parfois difficile pour les collectivités locales d’avoir de la lisibilité sur le fonctionnement des associations ainsi que leur projection budgétaire. Malgré la crise sanitaire, certaines collectivités ont été peu sollicitées sur des demandes de subventions exceptionnelles des associations en raison de l’incertitude de la situation sanitaire, bon nombre d’entre elles semblent d’ailleurs peu connaître les dispositifs d’aides exceptionnelles dont elles sont éligibles.
Au-delà des aides financières, les bénévoles veulent par-dessus-tout reprendre les activités physiques dans les meilleurs délais, elles s’efforcent de garder un lien avec leurs adhérents.
Un grand nombre d’associations n’ayant pas ou peu repris leurs activités, le moral des bénévoles est au plus bas, avec des risques avérés d’arrêt définitif des activités.
Concernant l’application des protocoles sanitaires, le sondage confirme les difficultés de compréhension et d’interprétation par les collectivités locales et les associations. L’importance du rôle des Fédérations et de l’Etat en matière de cohérence et de coordination est mise en exergue. L’incompréhension est également manifeste sur « le stop and go », avec des autorisations suivies des interdictions de la pratique sportive.
La deuxième période de confinement est considérée comme la plus impactante pour les associations car elle intervient lors du lancement de la saison sportive 2020-2021, et se cumule avec les effets du premier confinement et les incertitudes quant à la reprise des activités sportives.
A ce jour, le prolongement des mesures sanitaires qui restreignent la pratique sportive fait craindre aux élus locaux un alourdissement des impacts sur les associations notamment sur le retour des licenciés et des bénévoles. Ces difficultés risquent donc d’être véritablement évaluées et ressenties en fin d‘année sportive ou lors de la sortie de la crise sanitaire.
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La très large majorité des collectivités locales ont maintenu leur soutien financier aux clubs professionnels pour cette saison 2020-2021 à un niveau identique voire supérieur (92%) malgré l’annulation des évènements sportifs et compétitions.
D’autres dispositifs ont été proposés tels que la création de fonds exceptionnels par certaines collectivités (13,1%), la diminution, l’exonération ou le report des redevances de mise à disposition des stades ou dédiées aux clubs professionnels (43,7%).
Dans la même lignée, les montants des prestations de services ont été maintenus pour la saison 2020-2021 (97%), mais la crise sanitaire a mis en exergue la difficulté de gestion de ce marché, en raison des prestations non réalisées par l’interdiction du public dans les installations sportives ainsi que les hospitalités (réceptifs).
Sans surprise, les clubs professionnels déplorent le huis-clos qui impactent très fortement leur modèle économique, avec une diminution de leurs ressources et le maintien des charges d’organisation (sécurité). Ils se retournent fortement ainsi vers les collectivités locales afin de demander une compensation de ces pertes, dont elles n’en n’ont pas la capacité.
Une distinction claire s’opère entre les sports de salles et les sports de stade. Pour les premiers qui sont plus largement subventionnés, leur pérennité semble moins menacée que les sports de stades plus dépendants des recettes de matches.
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Pour 35% des sondés, la crise sanitaire aura un impact sur la préparation du budget général 2021 de leur collectivité locale.
Par rapport à l’année 2020, 57% des collectivités sondées prévoient leur budget sports 2021 à un niveau identique, 29% en hausse et 14% en baisse.
Cela traduit dans leur très large majorité, la forte volonté des décideurs locaux de maintenir voire d’augmenter leur subvention de fonctionnement aux associations et acteurs du sport dans le cadre de leur politique sportive en 2021, tout comme les investissements prévus pour le mandat local 2020-2026.
Si le manque de visibilité des collectivités locales est un frein dans l’élaboration de leur budget 2021 et de leur politique sportive, pour certaines l’heure est plutôt au bilan d’étape de la saison pour mesurer l’impact financier et adapter leur politique sportive.
Toutefois, la situation économique ne permettra pas aux collectivités locales de subvenir à tous les besoins des associations en difficulté.
Pour d’autres, le maintien des subventions de fonctionnement sera lié au report ou à la diminution de certains investissements, ainsi qu’au soutien financier que l’Etat et les Collectivités territoriales apporteront aux porteurs de projet.
Il est à noter que l’impact de la COVID-19 sur les recettes des Collectivités a généré une forte attente des gestionnaires sur les compensations des pertes d’exploitation et notamment les piscines, et fait suite à la demande officielle de l’ANDES auprès du Premier ministre. L’année 2021 qui fait suite aux élections municipales 2020 sera également l’occasion de revoir l’attribution des critères de subvention aux associations avec une vision pluriannuelle.
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